Un groupe de travail du Conseil national de l’information statistique « connaissance des associations » présidé par Madame Edith Archambault (Professeur honoraire Université Panthéon – Sorbonne Paris 1) publie des données particulièrement éclairantes concernant le secteur associatif, contribuant par là même à améliorer la connaissance de ce secteur, et formule un certain nombre de propositions visant à l’amélioration de l’outil statistique. Un travail exemplaire qui demande à être suivi.
Il nous faut développer beaucoup plus qu’ils ne le sont nos moyens d’information, d’analyse et de connaissances, notamment statistiques, de nous-mêmes. Tout le problème des indicateurs qualitatifs, des baromètres sociaux, des instruments de mesure de la richesse, mais aussi du développement humain dans ses dimensions non monétaires se trouve posé ici (Michel Rocard, Si ça vous amuse, Flammarion, 2010, p. 546)
Partout dans le monde existent sous des appellations diverses des regroupements associatifs et, dans les pays les plus différents par leur histoire, leur culture et leur niveau de développement, le nombre et le poids économique de ces organisations de la société civile croissent. En France, l’association se retrouve à toutes les périodes, comme l’ont montré les historiens de l’Ecole des Annales (1), bien avant que la Loi de 1901 ne lui donne une forme juridique inchangée depuis plus d’un siècle. Depuis les années 1950, des associations de plus en plus nombreuses travaillent en partenariat avec l’État ou les collectivités territoriales ; cependant ce partenariat est entravé par la connaissance insuffisante des associations.
Les lacunes de l’information statistique sur les associations et les services qu’elles rendent à la société ont été soulignées depuis longtemps (2) . Cependant des progrès ont été réalisés au cours des vingt-cinq dernières années, à l’intérieur et à l’extérieur du système statistique public et il est temps de faire le bilan de l’ensemble des statistiques produites, afin d’en mesurer les forces et les faiblesses. Le CNIS, instance de concertation entre producteurs et utilisateurs d’information statistique, est bien le lieu où la coordination de ces efforts dispersés et peu cohérents doit être réalisée et où des recommandations réalistes pour améliorer l’observation de la vie associative peuvent être proposées.
Disposer d’un Tableau de bord annuel des associations est un des points de sortie essentiels de la deuxième Conférence de la vie associative qui s’est tenue le 17 décembre 2009, à l’initiative de Martin Hirsch, alors Haut commissaire à la jeunesse, chargé de la vie associative. Ce tableau de bord est un préalable à une politique cohérente à l’égard des associations. C’est aussi un fondement de la représentativité des partenaires associatifs et un outil qui doit être partagé par les partenaires d’un dialogue civil qui se cherche en France et partout en Europe. C’est enfin un moyen pour les associations de se situer dans un ensemble de plus en plus complexe, de se comparer aux autres et de mesurer leur apport à l’économie et à la société. Une première version de ce tableau de bord sera proposée à l’issue de ce rapport ; il sera nécessairement incomplet et peu cohérent, mais il devrait s’améliorer au fil des ans, grâce à la critique des acteurs et à la réalisation des propositions de ce rapport.
Le mandat qui a été adressé à ce groupe de travail « Connaissance des associations » porte donc sur l’amélioration des outils d’observation du secteur associatif en France. Ce mandat (annexe 1) est dans le prolongement de l’Avis n° 9 adopté par l’Assemblée plénière du Cnis le 23 janvier 2009 : « …Le Conseil demande au système statistique public d’améliorer la connaissance des associations. Il souhaite que la mesure du travail bénévole soit améliorée, comme le recommande l’Organisation internationale du travail. Une périodicité régulière de ces travaux et des statistiques harmonisées de l’Économie sociale devraient permettre une analyse étayée de l’évolution du tissu associatif »
Cependant, le mandat du groupe est plus limité que celui de l’Avis général 2010, n° 21 : « La Conférence de la vie associative 2009 demande d’améliorer la connaissance des associations et de l’économie sociale. Dans cette perspective, le Cnis mettra en place un groupe de travail début 2010 ».
Source : Extrait, introduction
Edith Archambault Jérôme Accardo Brahim Laouisset
En savoir plus :
Rapport CNIS, déc. 2010 : voir en ligne
- Rencontre CESE : Comment pérenniser le financement des associations ? - 21 novembre 2024
- Les Mardis de l’ESS : Les communs numériques, levier de la transformation sociale ? - 20 novembre 2024
- Replay CIRIEC : Conférence internationale du 8 novembre 2024 – Paris - 14 novembre 2024
Documents joints:
Connaissance des associations - rapport CNIS, déc. 2010Notes:
[1] Maurice Agulhon et Fernand Braudel principalement.
[2] Pour ne citer qu’un exemple : Archambault E. « les associations en chiffres », Revue des études coopératives, 4ème trimestre 1984.