Conférence inaugurale des Mardis de l’ESS : les coopératives au travail !

En France, on compte en 2023 environ 23 000 entreprises coopératives de natures différentes : agricoles, d’artisan.nes, de commerçant.es (comme Leclerc, Intersport ou Krys), maritimes, de transport, d’habitant.es, de HLM, de consommateurs/consommatrices, scolaires, d’activités et d’emplois sans oublier les coopératives bancaires : La Nef mais aussi Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Caisse d’Epargne, Banque Populaire….

Elles peuvent prendre la forme de Scop, de Scic et/ ou CAE. Hétérogènes par leur taille, leur objet, leurs engagements, leurs statuts, les coopératives sont, de différentes manières mais avec une trajectoire commune, des actrices historiques et importantes de l’économie sociale et solidaire.

Elles constituent des organisations économiques à but lucratif ou à lucrativité limitée qui proposent des modèles de gouvernance et d’organisation du travail fondés sur la coopération.

Au cours de cette conférence inaugurale, deux spécialistes de l’analyse des coopératives  interrogent la place et le rôle des coopératives dans le capitalisme et le salariat :

• Anne-Catherine Wagner est Professeure de sociologie dans le département AES de l’Université Paris 1, au laboratoire CESSP. Elle conduit des recherches sur les classes sociales et les mobilités internationales.
  Son dernier ouvrage “Coopérer. Les Scop et la fabrique de l’intérêt collectif” retrace une enquête menée dans plusieurs SCOP qui interroge la manière dont se construisent au quotidien des conceptions originales de la coopération, de la propriété commune et de l’intérêt collectif.
• Thomas Lamarche est Professeur d’Economie à l’Université Paris Cité, associé à la Manufacture Coopérative et directeur de l’UMR LADYSS. Ses travaux s’inscrivent dans la théorie de la régulation ; il développe depuis quelques années une lecture régulationniste et méso-économique des coopératives. Il a notamment coordonné avec Nadine RIchez-Battisti un numéro spécial sur les coopératives à la revue de la régulation.Appréhender les coopératives au travail, c’est en premier lieu s’intéresser à la façon dont l’idéal coopératif s’incarne ou non dans les pratiques quotidiennes de travail et de gestion. C’est également interroger la place des coopératives comme espace critique, s’interroger sur leur rôle stratégique et transformateur.