Dans son Bulletin « PME/TPE EN BREF » n°26 d’octobre 2007, la Direction du commerce, de l’artisanat, des services et des professions libérales du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi dresse un état des lieux du secteur « services à la personne ». En effet, les entreprises commerciales ont récemment investi ce marché prometteur qui était traditionnellement dominé par les associations et les établissements publics. L’arrivée de ces nouveaux opérateurs modifie-t-elle la donne ?
Avec l’objectif de créer massivement des emplois de proximité, donc non délocalisables,le plan de développement des services à la personne (« Plan Borloo » 2005) a poursuivi le chantier de solvabilisation de la demande déjà entamé par de précédentes politiques publiques en mettant en place le CESU. Le « Plan Borloo » s’est également attelé à organiser l’offre en incitant au développement de l’intermédiation entre les ménages utilisateurs et les prestataires, dans un secteur où l’emploi direct, notamment au noir, était encore dominant.
Les gains de productivité réalisés dans les secteurs de pointe sont une occasion de générer de l’activité et de l’emploi dans les services de proximité. Mais l’émergence actuelle des services à la personne correspond également à un transfert d’activités de l’économie informelle vers l’économie visible, plutôt qu’à l’apparition de nouvelles activités.
En effet, beaucoup d’activités du champ des services à la personne sont traditionnellement du ressort de l’économie familiale : ménage, jardinage, bricolage, garde des enfants voire aide aux personnes âgées… En outre, les premiers ménages qui ont consenti à « externaliser » ces activités en dehors de la cellule familiale, ont souvent pour cela eu recours au travail au noir.
Sous l’effet de politiques encourageant développement de la demande et structuration de l’offre, le secteur des services à la personne est en plein essor. Les entreprises ont récemment investi ce marché prometteur qui était traditionnellement dominé par les associations et les établissements publics. L’arrivée massive de ces petites unités encore atomisées modifie la donne en matière de concurrence, d’autant qu’elle spécialisent leur offre. En effet, les services destinés aux personnes vulnérables sont peu souvent proposés par les entreprises dont la stratégie consiste à entrer en concurrence frontale avec les acteurs historiques du secteur sur des activités jugées plus rentables, nécessitant un apprentissage faible, pour lesquelles la demande solvable existe et est identifiable. Elles proposent du « clé en main », tout en investissant des niches dans lesquelles la concurrence en provenance des acteurs installés de longue date est moins forte, ce qui leur donne une plus grande latitude pour fixer leurs prix.
Parvenir à rendre leur offre visible et fournir un service de « qualité professionnelle » sont les deux défis que ces entreprises doivent relever pour assurer leur pérennité et leur développement. Les gains de productivité dans le secteur sont faibles si bien que la croissance de l’activité permet de créer des emplois. Mais les conditions d’emploi restent difficiles et les emplois peu valorisés socialement, ce qui ne facilite pas le recrutement.
Source : Ministère de l’Economie et des Finances
En savoir plus :
Interview de Mme Lagarde, Ministre de l’Economie et de Finances du 06 sept. 2007 à propos de la campagne de publicité organisée l’Agence nationale des services à la personne : « un problème ? Pas de problème » : Voir en ligne
Enquête sur le secteur des services à la personne CREDOC Avril 2007 : Voir en ligne
Notes:
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