Quel futur proche pour les associations de solidarité ? C’est la question qui se pose aujourd’hui, au regard de la situation de crise que traverse notre secteur. Une crise économique, de sens, une crise de vocations, une crise des besoins. 

1. La France associative agit sur les interstices de vide laissés par notre système

Je travaille dans le secteur associatif depuis une douzaine d’années. Avant cela, déjà très investie dans des associations à titre bénévole, j’ai voyagé dans toute la France à travers mes missions pour créer des partenariats et monter des projets inter associatifs. Je connais une partie de la France associative, celle des petites structures de quartiers, celle des associations locales, régionales, nationales.

Avec leurs forces :

  • Connaissance des besoins du public,
  • Déploiement de ressources innovantes pour répondre aux besoins (bénévolat, fonds publics ou privés…)
  • Valeur ajoutée très forte au regard de leurs (souvent) faibles moyens.

Et leurs points faibles :

  • Travail en silo,
  • Manque de concertation entre acteurs, de vision à long terme (parfois).

Les associations de solidarité, qu’elles soient petites ou grandes, pallient un manque, déploient des services pour assurer le lien social et être là où personne n’agit. A ce titre, elles sont essentielles car elles agissent justement dans les interstices d’un système social qui aide, mais pas assez ou mal.

Qu’il s’agisse de personnes ayant un travail mais n’arrivant pas à nourrir leur famille, de personnes âgées aux minima très faibles, ou encore d’étudiants qui ne s’en sortent pas avec leurs bourses… De nombreux publics ont besoin de l’intervention des associations et ne s’en sortiraient pas sans elles.

2. Quelles marges de manœuvre reste il en 2025 pour notre secteur ?

En 2025, une association n’a plus les mêmes possibilités d’action qu’il y a dix ans. Ce, pour plusieurs raisons :

  • Pour les associations répondant à la commande publique,  la règlementation relative à l’accueil des publics devient de plus en plus stricte et directive. Cela interpelle les salariés du secteur, témoins de la difficulté à dialoguer entre partenaires . Quelle capacité ont encore ces associations à dire non à telle ou telle injonction ? À proposer de nouveaux dispositifs innovants.
  • Les petites associations font face à la baisse des fonds publics venant des collectivités et essaient de trouver des marges de manœuvre financières. Mais cela les amène à cesser le financement de certaines activités qui pourtant étaient utiles. De plus, les financements privés à travers le mécénat d’entreprise se sont complexifiés.
  • Plusieurs associations mettent la clé sous la porte depuis quelques mois. Y compris certaines qui ont montré leur utilité sociale sur le long terme. Un phénomène de concentration se développe. Mais il ne peut sauver tout le monde et n’apporte pas de réponse à la crise économique rencontrée par les associations.

3. La solution du travail coopératif

La capacité des associations à travailler ensemble et à mettre en commun leurs forces est une clé pour assurer un avenir. Face aux financeurs qui ont des exigences de plus en plus fortes à travers des financements restreints, la réflexion commune devient une nécessité.

Un espace de création de lien associatif serait le bienvenu, centré sur l’opérationnel : mise en commun de services support, de stratégies communes… Car ce qui compte, c’est le projet de société que l’on porte ensemble. Pour survivre, les associations devront s’adapter et faire face ensemble.

 

Noémie Caponnetto, responsable projets, communication et partenariats associatifs






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