Dans un geste inhabituel au sein de la droite parlementaire, plusieurs sénateurs s’emparent désormais de la notion de « post-croissance ». À travers un rapport prospectif[1]Rapport d’information n° 10 (2025-2026), déposé le , trois élus appellent à rompre avec l’hégémonie idéologique de la croissance illimitée et avec le récit désormais démenti d’une mondialisation prétendument bénéfique pour tous. Ce document marque une inflexion notable par rapport aux référentiels conservateurs traditionnels.

Les choix économiques apparaissent plus que jamais enracinés dans des valeurs profondes, lesquelles se trouvent mises au défi par les mutations majeures qui s’annoncent pour les décennies à venir. Dans des sociétés en quête de cohérence et de finalité, il devient impératif de s’interroger sur ce qu’il restera, à l’horizon 2050, des logiques actuelles de croissance, de maximisation du profit et de compétition généralisée. Comment définirons-nous la prospérité et la solidarité entre les générations ? Assisterons-nous à une reconfiguration radicale des hiérarchies de valeurs, laissant émerger de nouvelles priorités – sobriété, résilience, santé, qualité de vie – comme fondements légitimes d’un projet collectif renouvelé ?

L’intensification récente de la mondialisation – dont certains signes laissent penser qu’elle pourrait amorcer une phase de reflux – a participé à obscurcir les coûts systémiques de l’activité humaine, en dissimulant ses impacts sociaux et ses effets destructeurs sur les écosystèmes. Les cadres conceptuels dominants, hérités d’une vision étroitement productiviste, se révèlent aujourd’hui incapables d’intégrer les enjeux de long terme. Une large part du vivant demeure exclue des outils de mesure, tandis que le bien-être social n’apparaît que comme une variable secondaire, souvent sacrifiée.

Face à ces impensés, ce rapport de prospective invite à explorer des trajectoires alternatives, en réexaminant les valeurs susceptibles d’orienter l’action économique dans un monde où la priorité sera de préserver les conditions du vivant. Il affirme la nécessité d’une transformation profonde : un modèle qui ne peut plus se définir par la seule expansion quantitative, mais par la capacité collective à inventer des formes durables de prospérité.

 

 

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La synthèse

Le rapport complet

Le Capitalisme est-il obligatoire ?, Thierry Jeantet, Institut ISBL juillet 2025

References

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1 Rapport d’information n° 10 (2025-2026), déposé le





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