Patrick Viveret[1]Source : P. Viveret, Rapport d’étape de la mission « nouveaux facteurs de richesses » au secrétaire d’état à l’Économie solidaire, M. G. Hascoët, Reconsidérer la richesse, … Continue reading montre que notre système de représentation de la richesse dans notre comptabilité nationale conduit à considérer que les activités bénévoles font baisser le PIB par une mauvaise appréciation du bénévolat (la volonté bonne).
C’est pourquoi l’auteur considère qu’il est « plus que temps de nous atteler à ce chantier considérable du changement de représentation de la richesse. C’est pour l’ESS un enjeu décisif et pour le mouvement associatif une occasion à saisir ».
L’auteur précise que « c’est pour eux un piège mortel que de laisser s’imposer des critères qui ignorent les enjeux écologiques et humains et valorisent des activités destructrices dès lors qu’elles sont financièrement rentables. Il leur faut, au contraire, reprendre l’initiative et être au premier rang de l’émergence d’une société et d’une économie plurielles face aux risques civilisationnels, écologiques et sociaux que véhicule la « société de marché » [2]l’expression est forgée par K. Polanyi, La Grande Transformation, et a été reprise ultérieurement par le Premier ministre, L. Jospin».
Mais au-delà des aspects comptables qui certes, par la gratuité, constituent un élément fondamental du modele économique associatif, le bénévolat évoque aussi l’ensemble des actions collectives, qui, à l’échelle d’une catégorie de population (les jeunes, les handicapés, les personnes âgées…) ou à l’échelle d’un territoire, voire même de la société tout entière, peuvent être à l’origine d’un véritable changement de paradigme économique ou à l’origine de profondes mutations sociales. « Qui rencontrerons-nous en premier dans les associations, sinon des militants, c’est-à-dire des bénévoles ? »[3]J.Bastide, Les associations en France, du souffleur une société en panne ! JA hors-série, janv. 2011, p. 16. C’est ce bénévolat « organisé » qui est mieux à même de faire entendre une parole différente, lorsqu’il le juge nécessaire, de celle des différents pouvoirs, que ceux-ci soient techniciens, administratifs ou politiques. C’est ce même bénévolat qui favorise l’accès de chacun à une citoyenneté plus effective.
Visionnez ICI l’intervention de Patrick Viveret lors des Journées de l’Économie Autrement 2023 : » L’économie sociale et solidaire peut-elle transformer l’économie ? »
En savoir plus :
Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, Editions de l’Aube, 2003
- Rencontre CESE : Comment pérenniser le financement des associations ? - 21 novembre 2024
- Les Mardis de l’ESS : Les communs numériques, levier de la transformation sociale ? - 20 novembre 2024
- Replay CIRIEC : Conférence internationale du 8 novembre 2024 – Paris - 14 novembre 2024
References
↑1 | Source : P. Viveret, Rapport d’étape de la mission « nouveaux facteurs de richesses » au secrétaire d’état à l’Économie solidaire, M. G. Hascoët, Reconsidérer la richesse, 2001, p. 4 |
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↑2 | l’expression est forgée par K. Polanyi, La Grande Transformation, et a été reprise ultérieurement par le Premier ministre, L. Jospin |
↑3 | J.Bastide, Les associations en France, du souffleur une société en panne ! JA hors-série, janv. 2011, p. 16 |