Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé de la Jeunesse et des Sports et Bernard Laporte, Secrétaire d’Etat chargé des Sports ont présenté leurs vœux aux Forces Vives des sports, de la jeunesse et de la vie associative, le mardi 22 janvier 2008 au Cinéaqua à Paris 16ème.

Monsieur le Secrétaire d’Etat, Mesdames et messieurs les présidents, Mesdames et messieurs, Cher amis,

Les vœux aux forces vives du monde sportif français sont pour moi un moment privilégié où j’ai l’occasion de m’adresser à tous, abstraction faite des fonctions et des particularités de chacun.

Moment privilégié pour considérer d’un œil neuf l’avenir du sport dans notre pays.

Moment privilégié pour tracer la perspective de notre engagement commun au service du renouveau de la pratique sportive en France.

La politique que je souhaite conduire est une politique ambitieuse qui procède toute entière d’une démarche qualitative. Qu’il s’agisse du développement du sport de haut niveau ou de la promotion du sport pour le plus grand nombre, c’est une certaine idée du sport dont notre action ministérielle est aujourd’hui porteuse.

Le sport, en effet, vaut essentiellement par ses vertus éducatives mais aussi par ses effets bénéfiques sur la santé de ceux qui le pratiquent.

Certes, la performance sportive peut avoir quelque chose d’admirable et d’éblouissant. Mais la performance, comme chacun sait, n’est pas une fin en soi, et ne vaut elle-même qu’à la condition d’être subordonnée à quelques principes qui définissent la nature même de la sportivité.

Le but du jeu n’est pas de gagner à tout prix, ou plutôt, devrait-on dire, quelle que soit la manière. Pour susciter notre passion, une épreuve sportive doit rester un jeu loyal et ouvert, une épreuve de vérité. Nous ne désirons pas applaudir quelques surhommes invulnérables, programmés pour gagner. Une épreuve sportive nous ennuie d’ailleurs bien vite quand elle n’offre que le spectacle d’une invincibilité factice.

En ce sens, ne nous voilons pas la face, le sport a tout à gagner, en terme d’image, de crédibilité, à l’instauration de contrôles anti-dopage impératifs et contraignants. C’est un de mes combats essentiels. Je le mènerai jusqu’au bout, par le moyen notamment de l’expérimentation du passeport sanguin. Dans l’intérêt du sport lui-même.

Cependant, à mes yeux, bien entendu, l’essentiel n’est pas là. L’essentiel est de promouvoir la valeur exemplaire du geste sportif qui suscite, notamment auprès des plus jeunes, ce sentiment qui élève et qu’on nomme : admiration.

Il faut pour grandir, en effet, être capable de redresser la tête, non pas se prosterner et idolâtrer, mais être en mesure de reconnaître les marques du courage, de la probité, de la générosité, bref de l’excellence humaine qui parfois se manifeste dans un exploit sportif, individuel ou collectif.

Aussi, je tenais à vous dire que j’ai bon espoir pour le sport qui devrait sortir grandi, plutôt qu’affaibli, de la lutte contre le dopage.

En imposant des règles de contrôle catégoriques, en les universalisant, non seulement nous consoliderons la confiance nécessaire à l’enthousiasme suscité, mais nous favoriserons l’avènement d’une ère nouvelle où le comportement sportif cessera de refléter nos mœurs chimiquées, d’en être la désolante copie, pour devenir le modèle qu’on voudrait imiter.

Le sport de haut niveau a vocation, en effet, à promouvoir des manières d’être exemplaires et non à répéter jusqu’à la caricature notre appétence frénétique pour la rentabilité et nos travers consuméristes.

Le sport doit avoir pour effet d’élever ceux qui le pratiquent avec probité, sans faux-semblants.

La beauté du sport consiste à nous laisser voir ce que chacun « peut » dans les limites de son propre corps. Le sport est un beau combat, s’il s’agit de découvrir en soi-même les ressources nécessaires à l’exploit.

Vouloir gagner ne saurait donc, en aucun cas, impliquer de sacrifier sa santé sur l’autel de vaines gloires, ni encore moins, pour obtenir quelques lauriers factices et éphémères. Quelques compétiteurs, mal entraînés, l’ont ces derniers temps, malheureusement appris à leurs dépens.

Le but du jeu n’est pas de transgresser les frontières du possible au risque de se détruire.

Faire du sport, ne suppose pas, non plus, nécessairement, des prédispositions exceptionnelles. C’est dans cet esprit qu’il nous revient, conformément à la volonté clairement exprimée du Président de la République, de promouvoir la pratique du sport pour le plus grand nombre.

L’exercice éclairé d’une activité sportive nous donne, en effet, une véritable leçon de vie. La belle santé de ceux qui pratiquent le sport avec intelligence, mesure et régularité, nous fait clairement comprendre que le corps peut toujours plus qu’on ne le croit.

Dans cette optique, notre politique en faveur du sport pour tous, est tout à fait complémentaire des politiques générales de santé publique que nous menons en faveur de la prévention par le sport, de manière à endiguer la recrudescence des pathologies liées à la sédentarité.

Ma politique du sport est donc bien un élément-clef de cette politique de la vie que je conduis plus globalement, dans le but de contribuer à l’amélioration au long cours de la qualité de vie de nos concitoyens.

Faire du sport, à tous les âges de la vie, est un moyen de bien grandir, de conserver sa santé mais aussi de bien vieillir.

Le ministère de la santé, de la jeunesse et des sports, suivant les contours de son périmètre inédit, se doit, à cet égard, de faire du sport, conformément aux vœux du Président de la République, une pratique sociale partagée.

Ce projet ambitieux suppose, bien sûr, d’initier une bonne pratique du sport, dès le plus jeune âge. Le sport a une fonction éducative essentielle. Il peut aussi, favoriser, sans conteste, l’insertion et la cohésion sociale. Ainsi, nous poursuivrons en 2008 les efforts que j’ai engagés, de sorte que la pratique du sport se développe chez les jeunes scolarisés et les habitants des quartiers en difficulté, en particulier dans les zones franches urbaines.

Les recettes affectées au CNDS permettront d’accroître l’offre d’activités sportives en temps périscolaire, tout particulièrement pour les collégiens entre 16h et 18h, en contribuant à la construction de nouveaux équipements sportifs indispensables à un tel développement.

Au quotidien, nos concitoyens doivent pouvoir accéder à une offre sportive de qualité.

Dans le même esprit, nous prévoyons de porter à 4 heures le temps consacré à la pratique du sport dans le primaire.

A l’autre bout de la chaîne, il nous faudra sans tarder, donner au sport à l’université la place qu’il mérite. Nous nous apprêtons en ce sens à confier à Stéphane Diagana et à Gérard Auneau une mission qui permette d’initier enfin, avec le ministère de l’enseignement supérieur, les réformes tant attendues. C’est peu de dire, en effet, de constater que la pratique sportive reste, dans nos universités, insuffisamment valorisée.

Le développement du sport de haut niveau reste également pour nous une priorité majeur
e.

Ainsi, l’INSEP poursuivra sa métamorphose dans le cadre d’un très ambitieux projet de rénovation et de modernisation, car si nous pouvons être fiers de la réussite de l’INSEP, qui forme près des 2/3 des médaillés olympiques, notre devoir est aussi de veiller à ce que l’institution reste aussi jeune et compétitive que les athlètes qu’elle prépare.

C’est à eux, bien sûr, qu’en ce début d’année nous devons adresser tous nos vœux, nos vœux de santé, de bonheur et de réussite. L’année 2008 sera d’abord leur année.

La France accueillera cette année six championnats d’Europe et sept championnats du monde tandis que se dérouleront cet été les jeux olympiques de Pékin. Ce sera l’occasion, pour un bon nombre de sportifs, de mesurer l’étendue de leur talent, la solidité de leur préparation, et de décrocher peut-être les médailles de la victoire. A toutes et à tous, je souhaite bonne chance !

A vous tous et à vous toutes qui consacrez au sport tant de talent et d’énergie, aux bénévoles qui se dépensent sans compter pour faire vivre le sport dans notre pays, aux professionnels ici réunis, au comité national olympique du sport français, aux présidents des fédérations internationales, aux dirigeants de fédérations, de ligues et de clubs, à vous tous ici présents, qui aimez passionnément le sport et défendez les valeurs qu’il incarne, je souhaite une merveilleuse année 2008 !

En savoir plus :

Site Internet du Ministère de la Santé de la Jeunesse et des Sports : Voir en ligne






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