Daniel Costantini, président de la Commission « grandes salles », remet à Rama Yade son rapport. Photo : ministère des Sports avec des salles sportives trop petites, voire même parfois vétustes, la France accuse un fort retard par rapport à ses voisins européens, retard préjudiciable au développement de nombreux sports de salle, comme le basket, le handball ou le volley. Rama Yade a reçu le 10 mars 2010 les préconisations du rapport « Grandes Salles », qui propose notamment de construire ou de rénover une enceinte de 20 000 places, une enceinte de 15 000 places et cinq enceintes de 10 000 places. Ces grandes salles seraient multifonctionnelles et permettraient d’organiser des événements aussi bien sportifs que culturels.

Le développement de grandes salles est déterminant pour l’avenir de sports tels que le basket, le handball, le volley mais aussi le badminton, le judo, le tennis, l’escrime, la gymnastique, l’escalade, le squash… Pourtant, « la France est en retard », a souligné Rama Yade. « Notre parc de salles ne nous permet pas de répondre aux attentes du haut niveau. Et il est très loin de soutenir la comparaison avec celui de nos concurrents. » L’état des lieux dressé par le rapport de la Commission « grandes salles » (format pdf) est « édifiant ». En effet, alors que toute l’Europe se dotait de grandes installations multifonctionnelles, la France n’a construit aucune grande salle pendant plus d’un quart de siècle, entre 1984, année de la construction du Palais Omnisports de Paris-Bercy, et 2010, qui verra, cet automne, l’inauguration de la Grande Salle de Montpellier.

Autre problème, la France ne compte qu’une seule des 90 grandes salles européennes de plus de 10 000 places en configuration sport. L’Allemagne en compte 18, l’Espagne 12, l’Italie 6 et l’Angleterre 5. « La France est aujourd’hui dans l’incapacité de constituer des dossiers de candidature crédibles et ambitieux pour accueillir une compétition internationale de basket, de handball ou de volley notamment », a déclaré Rama Yade.

De plus, 75 % des salles utilisées par les clubs professionnels ont une capacité inférieure à 3 000 places. Or, a fait valoir la secrétaire d’Etat, « c’est de la vitalité du sport d’élite que les associations et les clubs se nourrissent pour contribuer à leur tour à la dynamisation de leur territoire ».

Des salles françaises plus petites, mais aussi plus anciennes

Des salles françaises plus petites, mais aussi plus anciennes : la moyenne d’âge des enceintes de plus de 3 000 places utilisées par les clubs professionnels est de 21 ans en France contre 14 ans en Espagne et 7 ans en Allemagne. L’état de notre parc de salles (souvent impropres à une diffusion télévisuelle de qualité) « concourt au manque de visibilité médiatique de nos clubs professionnels », a insisté Rama Yade ; « il rend aussi plus difficile la mise en place d’un modèle économique qui soit moins dépendant des subventions publiques ». Les clubs français de première division masculine de handball, basket et volley dépendent en moyenne pour plus de la moitié de leur budget (51%) des subventions publiques.

Certains clubs évoluent dans des salles qui sont parfois loin de répondre aux conditions requises pour l’organisation de compétitions professionnelles. « Privés de diffuseurs, donc de téléspectateurs, évoluant devant des spectateurs moins nombreux, nos clubs génèrent moins de ressources propres », a expliqué la secrétaire d’Etat.

La France doit désormais entrer dans l’ère des salles multifonctionnelles L’enjeu des grandes salles dépasse le seul périmètre du sport, souligne également le rapport. Les grandes salles modernes doivent aussi pouvoir héberger les grandes productions culturelles. Rama Yade propose donc de « construire des Arenas pour la France ». Les Arenas sont de « grandes salles multifonctionnelles, permettant d’organiser des événements aussi bien sportifs que culturels, et dont la modularité précise et rapide, sans perte de temps entre deux événements, facilite la rentabilité ». Ce sont « des structures plus grandes, plus accueillantes et plus confortables que les salles classiques ». « Elles attirent un public plus diversifié, auquel elles offrent des prestations de grande qualité : les spectateurs ne se rendent plus dans les enceintes sportives dans le seul but d’assister à un match. Le bien-être est aussi important que l’adrénaline », a déclaré Rama Yade.

Les projets en cours, tels que ceux de Liévin, Montbéliard, Montpellier, Bordeaux, Dunkerque, Aix-en-Provence, Orléans, Villeurbanne, qui comprennent tous entre 6 000 et 15 000 places, permettent aujourd’hui à la France d’entrer dans l’ère des salles multifonctionnelles, a néanmoins remarqué la secrétaire d’Etat.

Le rapport propose des objectifs réalistes

Pour permettre à la France d’accueillir des compétitions européennes ou mondiales et de s’inscrire dans le marché de l’événementiel européen, le rapport propose de construire ou rénover une enceinte de 20 000 places, une enceinte de 15 000 places et cinq enceintes de 10 000 places sur le modèle Arena. « Un objectif réaliste », a déclaré la secrétaire d’Etat. « Un objectif ambitieux » aussi, avec la proposition d’une très grande salle de 20 000 places, qui constituera un équipement aussi emblématique qu’ont pu l’être Bercy et le Stade de France. Pour cela, « la mobilisation des fonds publics et privés est nécessaire », a déclaré Rama Yade.

Le rapport suggère la mise en place d’un Comité Arena afin de faciliter les démarches pour la réalisation de grandes salles multifonctionnelles et d’attribuer les labels Arena ouvrant droit à un soutien financier de l’Etat.

Source : www.gouvernement.fr






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