TEXTE DE LA QUESTION n° 10447 de M. Simon Renucci ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche – Corse-du-Sud ). M. Simon Renucci attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire sur la réforme de la TVA et ses conséquences sur l’équitation française. Après la condamnation des Pays-Bas, de l’Allemagne et de l’Autriche, la France est sous le coup d’une procédure devant la Cour de justice de l’Union européenne visant à passer à très court terme la TVA du secteur du cheval et des activités équestres de 5,5 % à 19,6 %. Les incidences d’une telle mesure seraient désastreuses pour ceux qui ont choisi l’équitation comme loisir éducatif et sportif et pour l’ensemble de la filière équestre. Un million de familles qui pratiquent régulièrement l’équitation devront subir une hausse de la fiscalisation de 240 %. Troisième sport en France, l’équitation s’est démocratisée grâce aux centres équestres qui proposent des tarifs attractifs. Les centres équestres sont de petites entreprises non délocalisables qui disposent d’une très faible marge. Ils devront baisser leurs charges de fonctionnement, subir l’absence définitive de moyens pour investir et licencier leur personnel. Ce sont 6 000 salariés qui perdront rapidement leur emploi sans espoir de le retrouver. Tout aussi atteint le secteur de l’élevage, fleuron français de notre patrimoine et de la biodiversité, perdrait sa raison d’être face à une chute rapide de la demande d’équidés. Aucune filière économique ne peut supporter sans dommages graves une hausse de la fiscalité sept fois supérieure à l’augmentation du coût de la vie. Parce qu’elle offre une activité sportive de pleine nature, au contact des animaux, l’équitation est une activité saine, bonne pour la santé et le moral. Elle contribue au rapprochement des personnes de tous les âges et de tous les milieux, elle est facteur d’intégration sociale, fait le lien urbanité-ruralité qui garantit le dynamisme et les valeurs des territoires ruraux en s’inscrivant dans la démarche du développement durable. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s’il entend mettre en place un cadre fiscal adapté pour l’équitation qui soit de nature à poursuivre la démocratisation de l’équitation et rétablir la confiance des dirigeants d’entreprises équestres sur notre territoire et qui consisterait à ajouter à la liste des activités visées à l’article 279 du code général des impôts, bénéficiant d’un taux réduit de TVA, les activités physiques et sportives utilisant des animaux ainsi que les installations agricoles nécessaires à ce effet.
TEXTE DE LA REPONSE. La Commission européenne a engagé une procédure contre la France devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), portant sur le taux réduit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée à différentes opérations concernant les équidés. La filière cheval représente un atout pour la vitalité des territoires ruraux, en termes d’activité comme d’emploi. Conscient des conséquences potentielles de ce contentieux pour cette filière, le Gouvernement met tout en oeuvre pour faire valoir sa position à savoir que le cheval, animal de rente, est d’abord un produit agricole et peut, à ce titre, bénéficier de l’application du taux réduit de TVA. La France est ainsi intervenue devant la CJUE dans les procédures opposant la Commission aux Pays-Bas, à l’Allemagne et à l’Autriche. Les arrêts rendus par la CJUE les 3 mars 2011 et 12 mai 2011 ont cependant conclu au manquement des États précités. Dans ce contexte, le ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, a réuni des représentants de l’ensemble de la filière, afin de suivre ce contentieux et d’anticiper au mieux son déroulement. Le ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, s’est également rendu à Bruxelles avec le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, afin de défendre ce dossier devant M. Roaquin Almunia, commissaire européen chargé de la concurrence. Le Gouvernement reste ainsi pleinement mobilisé pour défendre cette filière et en préserver son développement.
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